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 L'Ere des Ombres - Chapitres

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Décalia
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Décalia


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MessageSujet: Re: L'Ere des Ombres - Chapitres   L'Ere des Ombres - Chapitres - Page 4 Icon_minitime1Lun 19 Déc - 17:01

Chapitre 20 : Ultime séparation


Partie 3 : Réunion d'urgence


Un silence de plomb régnait en maître dans la salle du Conseil d'Eolia. Autrefois, au temps des Quatre Cités, ce lieu était le rendez-vous de tous les grands seigneurs des Gears of Revolution. Il y flottait encore l'atmosphère si particulière des assemblées présidées par Near, sous les plafonds noircis par les flammes et dans les courants d'air qui balayaient la pièce. Mais aujourd'hui, il n'était plus question d'éthique magique, mais d'une guerre. Celle qu'ils étaient en train de perdre.
Autour de la table ronde, les plus grandes personnalités du pays attendaient l'arrivée du roi : le Premier Conseiller, les trois Conseillers rescapés, les trois Cavaliers de l'Apocalypse et les deux sur-promus qu'Hokiseki comptait dans ses rangs. Aucun d'eux n'osait parler. Certains attendaient le souverain afin de ne pas le mettre à l'écart des informations qu'ils allaient prodiguer. D'autres n'avaient tout simplement pas la tête à discuter après les terribles évènements qui venaient de leur arriver. Pour sa part, Décalia cherchait vainement le regard de Shadowind afin de lui faire part des heureuses retrouvailles avec sa famille, mais celui-ci s'était installé le plus loin possible d'elle et fixait obstinément sa chaîne rompue, comme s'il cherchait à faire réapparaître sa dracopierre par sa seule volonté.
Enfin, Arcanos passa les portes de la salle. Aussitôt, tous se levèrent et s'inclinèrent dignement. D'un signe, il les releva, puis fit le tour de la table et s'installa sur son trône de marbre. Aussi furtif qu'une ombre, si discret que personne ne le remarqua jusqu'à cet instant, Odiséus se posta derrière lui, sur sa droite, tel un chevalier gardien prêt à agir au moindre danger.
Le roi d'Hokiseki ôta un moment sa couronne sertie de saphirs, ce qui fit retomber sa longue mèche de cheveux argentés devant son oeil droit. Il l'observa avec une sorte de lassitude, comme si elle était devenue trop lourde pour lui; comme s'il avait voulu redevenir le jeune héritiers des terres de Kiseki, alors que les responsabilités qu'il n'avait jamais vraiment désirées ne pesaient pas encore sur ses épaules. Au terme de ce temps qui leur sembla à tous une éternité, il tira sa mèche vers l'arrière, remit sa couronne, se redressa et prit la parole sur son habituel ton princier.

-Bienvenue à cette réunion du Grand Conseil et merci d'être présents. Avant de passer à l'ordre du jour, je vous demande d'accueillir le nouveau membre du Conseil, qui remplacera Laura au poste de Conseiller chargé des Ressources et de l'Economie de notre pays.

Les portes s'entrouvrirent, laissant passer un visage familier, barré d'une cicatrice récente. Near lui indiqua avec un sourire la chaise voisine de la sienne, sur laquelle il prit place sans hésiter.

-Je vous souhaite la bienvenue parmi nous, Conseiller Ewok. Je vous remercie d'avoir accepté ce poste.
-Votre Majesté, dit-il avec les yeux brillants de fierté, c'est un véritable honneur pour moi que d'accéder à une position si prestigieuse. Je suis heureux de pouvoir mettre mes talents de gestion des ressources au service de mon pays. Sachez que je ferai tout mon possible pour être à la hauteur de vos attentes.

Arcanos acquiesça brièvement de la tête et se prépara à passer à de moins réjouissantes nouvelles.

-Le but de cette séance du Conseil est de faire le point sur nos forces et notre situation et de prendre une décision définitive en ce qui concerne nos agissements dans cette guerre. Near, qu'en est-il des troupes ?
-Votre Majesté, commença le Premier Conseiller, par bonheur, nous n'avions mobilisé que la moitié de nos forces totales pour cette bataille, car le résultat aurait été en notre défaveur dans tous les cas. Nos armées ont été anéanties. Les survivants se comptent sur les cases d'un nouveau campement. Notre défaite est aussi évidente que retentissante, et Erliban ne se méfie plus de nous. Et pour cause ! Des cités comme Auréole et des stratèges tels que Nessiah ici présent ont perdu la totalité de leurs armées. Nul doute que nous devrons bientôt utiliser nos dernières réserves pour...

Soudain, il fut coupé au milieu de sa phrase par Ondorus, ce qui était un véritable affront au cours de cette réunion.

-Le bilan en ce qui concerne les stratèges est tout aussi désastreux ! Laura nous a quittés, et nous venons à peine d'apprendre le décès de Teddy, le Maire de Sparta. La question de sa succession n'est pas encore élucidée, et ne manquera pas de nous causer un énième problème ! De plus, un sondage paru dans la Gazette de ce matin indique que plus de la moitié d'entre eux sont blessés, dont dix pour cent gravement.

Au milieu de la surprise générale, Ewok se pencha vers Near et lui souffla :

-Ce sondage n'est pas fiable, Trunkfutur l'a commandé à Kilkoopa...

Il se retint de pouffer de son rire si particulier (et donc repérable) alors qu'Ondorus poursuivait avec de plus en plus de fougue :

-La reconstruction de nos forces nécessitera du temps et des kilis. Les ressources matérielles, nous les avons; mais le temps, peut-être pas. Certainement pas ! Pour avoir une chance de vaincre, et donc de survivre, nous n'avons pas le droit de gaspiller ce temps qui nous devient soudain si précieux. Nous venons d'essuyer une cuisante défaite, certes, mais c'était la première bataille de cette envergure que nous avons menée ! Le rang de Cités est derrière nous. En nous unifiant, en atteignant la position d'un pays libre et influent, nous avons accepté des difficultés elles aussi bien plus importantes. Nous n'avons pas encore perdu la guerre ! Au contraire, nous avons appris de nos erreurs, et notre expérience nouvelle compense largement toutes les armées que nous avons perdues. Il est temps d'imiter l'Empire et de mettre au point une véritable stratégie, digne du Royaume que nous formons, car l'enjeu est bien plus important qu'une simple conquête militaire. Nos vies, nos vies à tous, sont dans la balance ! Il ne nous est pas nécessaire de ramener nos armées à leur grandeur d'antan, tout simplement parce que cette idée de la grandeur est fausse. Hier, nous étions quatre cités, quatre armées jointes sous une bannière figurative; aujourd'hui, nous sommes une armée, un pays, uni dans l'adversité ! Aujourd'hui, nous sommes grands ! Aujourd'hui, nous avons la force de l'unité, la seule qui peut vaincre un empire tel que celui que nous avons défié ! C'est le moment de prendre une véritable décision, de celles qui changeront le cours de l'Histoire ! Pour cela, il nous suffit de nous relever, d'exploiter nos informations et nos nouveaux talents du mieux possible, et donner toute notre énergie à cette cause qui n'est rien de moins que...

Il cessa brutalement de parler lorsqu'il s'aperçut que tous autour de la table le fixaient sans émotion apparente. Sa phrase enflammée s'acheva dans un bafouillement incompréhensible, il rougit plus que jamais et se cacha le visage derrière son monticule de parchemins.

-Ondorus, tu m'étonnes ! s'exclama Arcanos avec un sourire que l'on n'avait pas vu depuis trop longtemps sur son visage. Je ne te savais pas capable d'un tel discours... Et pertinent, qui plus est ! Tu as peut-être pris la parole sans la demander, mais chacun de tes mots était d'une justesse absolue. Je suis fier d'avoir un Conseiller comme toi à mes côtés.

Ondorus passa subitement du rouge au cramoisi et se tassa sur sa chaise comme s'il souhaitait disparaître.

-Votre Majesté, intervint Asca, qui s'était placé dès le début comme le meneur des Cavaliers de l'Apocalypse, mes frères et moi-même devons absolument vous parler d'éléments capitaux qui pourraient bien changer le cours de la guerre.

Homasa et Akiro opinèrent d'un signe de tête parfaitement coordonné. Intéressé, le roi se tourna vers eux.

-Vous avez la parole, Cavaliers de l'Apocalypse.

Ils se concertèrent un moment du regard, puis Asca reprit la parole au nom du groupe.

-Votre Majesté, je tiens tout d'abord à vous annoncer que vous pourrez compter sur le soutien de la Faux de la Mort dans votre combat. Near est en effet parvenu à percer la technique personnelle d'Aldalen, et peut désormais se servir de l'Yrethânàh avec un talent comparable à celui de notre frère... Même si sa puissance sera réduite.

Les regards se tournèrent vers le Premier Conseiller, plus gêné que fier de la mention qui avait été faite de son talent, puis vers Akiro. Le Messager des Âmes venait en effet de s'évanouir sous le coup de sa plus grande faiblesse. A la surprise de l'assistance, Homasa lui chuchota quelque chose à l'oreille, et il reprit aussitôt connaissance.

-Cette nouvelle est excellente, en effet, et je vous remercie. Avoir le soutien des quatre Armes de l'Apocalypse était une véritable nécessité. Mais connaissant l'obstination de Near, cela ne me surprend qu'à moitié...
-Je vous en prie, n'en parlez plus, cela devient gênant. Sans compter qu'Asca a encore beaucoup à vous dire.
-En effet. Votre Majesté, vous étiez présent lorsque le fantôme de Sarya nous est apparu. Vous avez certainement entendu ses paroles, mais je doute que vous en ayez saisi la signification... Et la portée.
-C'est bien pour cela, entre autres raisons, que je vous ai convoqués à ce Conseil.
-Ces informations sont particulièrement importantes, et pourraient vous inspirer une stratégie globale pour la suite du conflit. Il est donc urgent que nous vous en parlions.

L'attention de tous était captée par les propos du Charmeur de Brises.

-Poursuis donc, nous t'écoutons.
-Le spectre de la déesse Sarya a parlé de quatre parchemins menant vers un secret : la clé de notre victoire. Nous sommes ses fils, et même si nous n'en connaissons pas le contenu, nous avons des informations sur eux.
-Ils sont contenus dans des rouleaux imprégnés de magie divine, poursuivit Homasa avec le plus grand sérieux. Chacun d'eux recèle une prophétie sous forme d'énigme et une partie d'un plan permettant de découvrir l'emplacement du Temple Perdu. Le secret y est conservé.

Near, perdu dans ses pensées, ne saisit pas la fin de sa phrase. La mention des rouleaux ravivait en lui des souvenirs, qui, accordés aux nouvelles informations reçues, prenaient tout leur sens... Pendant ce temps, HectoRammstein leva le bras pour demander la parole, ce qui déclencha un sursaut de panique chez Ondorus qui lui fit heurter son flacon d'encre. Aussitôt, le Conseiller maladroit s'aplatit plus encore sur sa chaise. Seulement, le flacon finit par se renverser. Constatant que le flot de liquide noir coulait dangereusement vers Arcanos, il redressa le flacon et se mit en quête d'un chiffon le plus discrètement possible.

-Oui, Hecto ?
-J'ai une question pour les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse. Puis-je ?
-Bien entendu. Ceci est plus un échange et un débat qu'un Conseil ordinaire. Prenne la parole qui le souhaite.

Ondorus commença à s'affoler. Malgré ses investigations, il ne trouvait pas de chiffon. De plus, il s'était taché les doigts en redressant la bouteille d'encre, et apposait ses empreintes digitales sur tous les parchemins qu'il écartait à la recherche d'une éponge quelconque. En désespoir de cause, il se résolut à essuyer la tache avec sa manche sans penser qu'il portait un manteau blanc... Il étouffa un juron, cacha le changement de couleur du mieux qu'il le put, s'essuya les doigts sur une parcelle encore blanche du tissu et reprit la plume avec un soupir, entre le soulagement et le désespoir.
Et HectoRammstein posa sa question.

-N'est-il pas possible de découvrir l'emplacement du Temple Perdu sans l'aide de ces plans ?
-Non.

La réponse inattendue d'Akiro était brève, claire et concise, d'un ton qui ne prêtait pas à discussion. Le Conseiller ouvrit la bouche comme pour ajouter quelque chose, mais le regard du Messager des Âmes le dissuada de contester ce simple mot. Contrairement aux autres Cavaliers, Akiro n'avait pas totalement intégré l'esprit de son ancêtre, et lorsque celui-ci se manifestait, le changement radical de personnalité prenait toute son ampleur.

-Altharion a raison, concéda Asca. Nous savons qu'il se situe dans l'ancien pays de Sarya, aujoud'hui devenu le désert situé au sud-ouest. Seulement, nous ne pouvons prendre le risque de nous y lancer à l'aveuglette. Après mille ans, le Temple Perdu est certainement enseveli sous le sable, et le retrouver ainsi serait une affaire de chance. Sachant que Lysandre déteste la chaleur, j'imagine qu'il vaut mieux récupérer les parchemins. D'autant que les prophéties réunies valent autant que le secret.
-Ces rouleaux, continua Homasa, ne peuvent être ouverts que par des Cavaliers éveillés, des descendants très proches de Sarya ou des sur-promus. Seulement, comme ces derniers n'avaient aucune connaissance de leur existence, nous pouvons affirmer sans crainte que les parchemins sont toujours en place.
-Et où se trouvent-ils ? demanda Arcanos, de plus en plus intéressé.
-Dans les quatre lieux les plus saints du continent, répondit Akiro sous l'influence d'Altharion. Le Sanctuaire d'Umell renferme le Cercueil de Sarya. Le Temple Blanc, au sud d'Hokiseki, a la garde du Blason de Sarya. A Tashar, le Temple du SMS conserve le Reliquaire de Sarya, et enfin, le Temple d'Ushayr, en Amira, protège le Suaire de Sarya.
-Il paraît évident que nous ne pourrons obtenir le rouleau situé à Umell. Pour l'atteindre, il nous faudrait traverser tout le territoire Erlibanais.
-Il nous reste Tashar, Ushayr et le Temple, récapitula HectoRammstein. Se rendre à Ushayr ne semble pas poser de problèmes particuliers. Il nous faudra juste prendre soin de ne pas nous glisser dans le conflit qui oppose les deux princes. Je propose que seul un petit groupe de stratèges s'y rende, car une armée ne passerait pas inaperçue, même dans le relief montagneux de cette région.

L'assemblée approuva unanimement d'un signe de tête.

-Au sujet de Tashar, intervint Ewok, c'est une destination dangereuse, qui nous demandera de déclarer la guerre ouvertement à Galnéa. Personnellement, au vu de l'état des armées, je préfèrerais l'éviter.
-Malheureusement, le parchemin du Reliquaire est d'une importance capitale. Si nous pouvons découvrir l'emplacement du Temple Perdu sans celui du Cercueil, il est certain que nous ne pourrons pas nous passer d'une autre source d'informations.
-Je m'en doutais. Heureusement, la situation n'est pas aussi difficile que nous pourrions le penser. Lyarvas nous soutiendra de manière sûre, et nous pourrions faire d'une pierre deux coups en nous chargeant du Druide Obscur. Décalia, penses-tu que cela sera possible ?
-Tout à fait possible. Mon pouvoir et le sien sont de même nature, et tendent à nous opposer dans un équilibre parfait. Cependant, si je peux compter sur le soutien d'un ou deux Cavaliers dans cette tâche, la victoire serait largement à ma portée.
-Dans ce cas, je pense qu'il serait raisonnable que, tout comme pour Ushayr, une petite expédition de stratèges se rende à Lyarvas pour obtenir le soutien du roi. Ainsi, notre armée pourrait tenir le front au niveau du Rinhan, car j'imagine que les Erlibanais ne vont pas nous laisser en paix très longtemps.

Une fois de plus, cette proposition fut acceptée à l'unanimité.

-Le Temple, par contre, risque de nous poser un problème de temps, nota HectoRammstein. J'ai entendu dire qu'il avait été détruit; nous ne pouvons donc pas nous contenter d'une missive. Or, j'imagine qu'aucune des deux expéditions ne pourra se priver d'un Cavalier de l'Apocalypse ou d'un sur-promu...

Near le coupa brusquement, et toutes les têtes se tournèrent vers lui.

-J'ai le rouleau de Blason de la déesse !

FLASHBACK

Le Temple, première année d'apprentissage de Near et Fumika.

Near : Non, Fumika ! On va se faire prendre ! é_è
Fumika : *tente de décrocher l'emblème du Temple* Mais non. u_u Personne ne fait attention à ce vieux truc poussiéreux.
Near : Mais nous sommes quand même dans une partie réservée aux Maîtres, et...
Fumika : Cesse un peu de ronchonner et viens m'aider !
Near : u_u" *va aider Fumika*
Fumika : Ça y est, ça vient ! n_n

L'emblème se détache dans un tintement métallique.

Fumika : Tiens, qu'est-ce que c'est ?
Near : On dirait un rouleau...
Fumika : *attrape le rouleau et tente de l'ouvrir* è_é Ce machin ne veut pas se dévisser !
Near : Laisse-moi essayer.
Fumika : *lui tend le rouleau* Je te rappelle quand même que physiquement, je suis plus forte que toi ! Si je n'ai pas réussi, tu vas vite...

Le rouleau s'ouvre avec un claquement.

Fumika : Oo
Near : *sort les deux parchemins contenus à l'intérieur* Regarde celui-là, on dirait une carte... =o
Fumika : Vachement incomplète, alors. C'est juste un ramassis de gribouillis u_u
Near : Je vais la garder, on ne sait jamais.
Fumika : J'y crois pas. On s'est glissés dans les quartiers des Maîtres Templiers pour un vieux bout de carte ><
Near : Regarde, il y a une énigme sur la deuxième ! =)
Fumika : *o* En fait, je retire ce que j'ai dit. Si ça se trouve, c'est une carte au trésor ! Qu'est-ce que ça dit ?
Near : *lit* "Lorsqu'approche la mort et vient l'obscurité, une vie pour arrêter, une vie pour repousser. Le Briseur de Serments fera valoir sa loi, car tel est le secret du Blason de Sarya." =s Ça ne veut rien dire !!
Fumika : Et puis d'abord, c'est qui, cette Sarya ? Peut-être une reine de pirates *o*
Near : Je ne sais pas, et je t'avouerai que je ne veux pas le savoir. *fourre les deux parchemins dans une poche de son manteau* Remettons cet emblème en place, et avec un peu de chance, nous ne serons pas renvoyés.
Fumika : Et on partira à la chasse au trésor, après ? *o*
Near : Fumika, il suffit ! u_u

FIN DU FLASHBACK

Near plongea alors les doigts dans une poche de son manteau rouge et en sortit deux parchemins soigneusement pliés. Décalia demanda aussitôt à lire l'énigme, tandis que le roi examinait le fragment de carte avec attention.

-Au-dessus, on dirait les côtes de Lyarvas... chuchota Ondorus avant de s'aplatir une fois de plus sur sa chaise.
-Je ne comprends rien à cette énigme, fit Décalia d'une voix contrariée avant de la passer à Shadowind, qui évita soigneusement de croiser son regard.

Les Conseillers se rassemblèrent spontanément autour de la carte, alors que l'énigme passait dans les rangs des Cavaliers de l'Apocalypse. Soudain, un petit cri les fit tous lever les yeux, et ils purent voir Akiro, qui venait de poser les yeux sur le parchemin, s'évanouir dans une posture théâtrale. Quelques sourires apparurent autour de la table. Near voulut demander un avis général, mais Arcanos le devança.

-Bien. Voici la décision que je propose au Conseil élargi. L'armée d'Hokiseki restera en garnison le long du Rinhan. Quant aux stratèges, ils se sépareront en deux groupes, comportant le même nombre de sur-promus et de Cavaliers. Le premier se rendra à Tashar en faisant escale par Flélam, la capitale de Lyarvas, et demandera audience au roi Félither. Je mènerai ce groupe en compagnie de Décalia, Homasa, Akiro, HectoRammstein et Nessiah. Quant au second, il partira pour Ushayr en suivant la frontière entre l'Ama et l'Ira à travers les montagnes. Near, tu commanderas ces troupes avec Shadowind, Asca, Ondorus et Ewok. Une objection ?

Les membres et invités du Conseil restèrent silencieux. Ewok, Asca et Near échangèrent un regard de connivence, ravis de faire partie du même groupe. Shadowind s'estimait heureux de pouvoir se placer sous la protection de son ancien maître et de s'éloigner quelque peu de celle qui lui avait brisé le coeur. Homasa serra la main d'Akiro dans la sienne, signe qu'il serait prêt à le soutenir à la moindre défaillance au cours de ce voyage. Le Messager des Âmes lui retourna un regard doux et empli de gratitude.
Mais tout le monde n'était pas ravi par la décision d'Arcanos. Décalia jetait de furtifs coups d'oeil à Near, déçue de ne pas faire la route avec lui. Ondorus, plongé dans ses parchemins, se désolait de ne pas être aux côtés de son roi. Quant à HectoRammstein, il lança un large sourire à Nessiah, mais son vieux partenaire dans ses quatre cents coups ne lui accorda pas un regard. Depuis quelques jours, seule la pensée que son armée, la plus imposante et la plus crainte d'Hokiseki, avait été anéantie, habitait son esprit. En désespoir de cause, le stratège baissa les yeux à son tour et se mura dans le silence.
Cependant, alors que le roi s'apprêtait à annoncer la fin du Conseil, Nessiah parla. Sa voix semblait étrangement neutre et désabusée, comparé à... avant.

-Est-on seulement certains que ce secret nous sauvera ?
-Non, répondit Akiro-Altharion avec sa brièveté désarmante.

Un lourd silence s'installa sur le Conseil.

FIN DU CHAPITRE 20

Qui est Aldalen ?
Quelle est la véritable puissance des Quatre Cavaliers de l'Apocalypse ?
Qu'adviendra-t-il de Décalia et...

Décalia (la vraie) : Toi, l'auteur, si tu prononces un seul mot, je t'étripe ! è_é

é_è
Shadowind se remettra-t-il de...

Shadowind : Ah, Near, je te garantis que tu ne t'en sortiras pas comme ça ! è_é J'ai bien vu le regard que Décalia t'a lancé ! Tout ça, c'est de ta faute, et tu vas me le PAYER !!! >=(

"Oo
Quel sera l'impact de l'arrivée d'Ehrymël ?

Shaikan : Oo Ma Dame, mais que... Comment se fait-il que vous vous trouviez dans mes appartements ?
Ehrymël : XD Mais maître, c'est moi, Kisara...
Shaikan : ô_ô *tombe dans les pommes*
Ehrymël : ">_>

Ondorus réussira-t-il un jour à s'organiser ?
Setsuna parviendra-t-il un jour à chanter correctement ?

Aetheria (la vraie) : Comme je te connais, ça ne risque pas de s'arranger, ni pour l'un, ni pour l'autre... Espèce de sadique ! =D

=D Merci du compliment !
ET SURTOUT... Qui ira où ? (Je sais, cette formulation est idiote, mais c'est la seule que j'aie trouvée x_x)

Pour le savoir, ne manquez pas le chapitre 21 : Double mission, précédé du chapitre 20x et d'un nouveau vote ! Clin
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Décalia
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MessageSujet: Re: L'Ere des Ombres - Chapitres   L'Ere des Ombres - Chapitres - Page 4 Icon_minitime1Lun 19 Déc - 17:01

Chapitre 20x : Leçons de destin


Partie 1 : La Fin du Coeur


-C'est terminé.

Crocro serra les dents pour ne pas hurler de douleur. Des larmes de rage roulaient sur ses joues poisseuses de sang tandis que des vagues de souffrance gagnaient tout son corps. Il ne sentait plus ses bras. On les lui avait brisés. Désormais, il était impuissant, à la merci de ses bourreaux.
Il aurait dû les voir venir. Il aurait dû se méfier davantage. Il aurait dû écouter Aelar.
Il aurait dû...

Un quart d'heure plus tôt, il était installé tel un pacha dans le fauteuil de Décalia, rédigeant une missive annonçant sa sur-promotion au roi Arcanos. Et, soudain, Aelar avait déboulé, une épée à la main et les yeux exorbités.

-Sire, sire ! avait-il crié. Une armée attaque la cité !

Qu'avait-il fait ? Rien. A peine avait-il levé le nez de sa lettre pour lui répondre. Quel idiot.

-Aelar, tes blagues ne m'amusent plus.
-Mais ce n'est pas une blague ! s'était énervé le jeune épéiste. Ils sont plusieurs centaines, et nous ne sommes que trente ! On a besoin d'un sur-promu !

Idiot, oui, il l'avait été. Il n'avait pas aperçu la terreur sur le visage du jeune stratège. Son seul réflexe avait été d'augmenter le volume de la musique qui l'accompagnait et de le congédier d'un geste.

-Je n'ai pas de temps à perdre avec ce genre de plaisanterie.
-Dans ce cas, je vendrai chèrement ma peau, et je mourrai en héros !

Cette phrase. Elle aurait dû l'alerter, lui faire comprendre que quelque chose de grave était en train de se produire. S'il avait baissé la musique au lieu de l'augmenter naïvement, il aurait pu entendre le fracas des sorts contre les remparts de la double enceinte. Au lieu de cela, il s'était simplement remis à sa lettre. La musique l'accompagnait. Et elle résonnait encore.
Ironie du sort, cet air avait toujours incarné l'idée de combat à ses yeux...
Et puis, alors qu'il avait presque oublié cette intervention inopinée, et qu'il chantait à tue-tête sans même connaître les paroles, la porte du bureau avait subitement sauté de ses gonds, sous la pression d'un sort de Loputousu d'une puissance phénoménale. Il n'avait pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait.
Deux guerriers baraqués lui avaient sauté dessus, haches levées. Grâce à l'effet de surprise, ils l'avaient maîtrisé sans difficulté. Alors seulement, il avait eu le réflexe de porter la main à son manteau, où reposait un tome de Holsety. Bien mal lui en avait pris. Les manches des haches s'étaient violemment abattus sur ses bras. Une douleur sourde, celle qu'il ressentait toujours, avait envahi chacun de ses membres. Puis, les deux brutes l'avaient ligoté à une chaise, dans un coin. En réalité, ils n'en avaient pas besoin. Incapable de soigner ses blessures, les bras brisés, l'esprit embrumé, il n'était plus qu'un ridicule pantin désarticulé.
Lui, le Théosage de Lyarvas.
Alors, ils avaient surgi. Ils étaient une trentaine de mages noirs surentraînés, l'élite des Druides Noirs. Sur leurs robes tachées du sang des Dragons de Lumière, un blason.
Galnéa.
Ils avaient tout détruit, projetant leurs pouvoirs obscurs sur les murs et les tentures avec un plaisir évident. Ils brisèrent le bureau sans aucun scrupule. Ils rirent en brûlant le précieux tapis bleu roi si cher à Décalia. Ils exultèrent en faisant exploser un à un les ornements de cristal du lustre. Un désastre à l'état pur sous son regard impuissant.
Puis, un visage balafré était apparu sous ses yeux mi-clos, lui ôtant la possibilité de se désoler plus longtemps. Deux yeux plus noirs que la nuit, habités par une flamme qu'il ne connaissait que trop bien, se plantèrent dans les siens. La force des sur-promus.
Théosage ridicule face au Druide Obscur.

-C'est terminé, disait-il simplement.

Dans sa voix, Crocro sentit la haine, une haine vicérale contre ce qu'il représentait, une haine qu'il ressentait lui aussi, mais d'une manière différente. Il se haïssait. Au milieu des notes de plus en plus rapides de sa musique favorite, il revit ses erreurs, les unes après les autres. Il comprit qu'il n'avait peut-être pas les épaules pour la puissance. Et, enfin, dans un éclair de lucidité, il comprit qu'Aelar était sérieux, qu'il était certainement déjà mort, que la situation lui échappait, que sa vie s'enfuirait bientôt entre ses doigts sans qu'il ne puisse la retenir.
Tout ce temps, le Druide Obscur le détailla, avant de sourire plus largement, ce qui étira sa cicatrice.

-C'était si facile. Tous les Théosages sont donc des incapables.

Il prit une chaise intacte et s'installa en face de Crocro pendant que ses hommes jetaient le tapis en feu sur le fauteuil de velours qui avait été le symbole de l'autorité de Décalia.

-Ecoute, petit, lui dit-il sur un ton méprisant. Tu n'as plus rien. Les sceaux sont détruits, ton canasson est enfermé dans les cachots du sous-sol, et tu n'es plus capable de te défendre.

Il eut un sourire carnassier qui le fit frémir.

-Je pourrais te tuer sans problème. Je pourrais ajouter ton cadavre à celui de tes compagnons. Seulement, ce n'est pas ce que je vais faire. Je veux te laisser agoniser au milieu de cette citadelle en ruine, histoire que tu comprennes que tu n'es rien. Il me suffit de six mots. Six mots pour te détruire à jamais.

Dans la poitrine de Crocro, le Coeur d'Anima s'affola. Il lui sembla qu'une chose avait commencé à se briser en lui, une chose qu'il ne comprenait pas. Les quatre pouvoirs se désolidarisaient, l'harmonie s'enfuyait. Le Coeur qui était devenu sa raison de vivre lui échappait. Affolé, il jeta un regard derrière Ashanayr, et il se figea de peur en voyant les mages noirs remplacer le blason d'Auréole par celui de Galnéa.
Le Druide Obscur lui prit le menton et le força à le regarder en face. Affaibli par la douleur physique, anéanti par celle qui régnait en lui, il fut incapable de faire un geste. Alors, doucement, comme s'il savourait cet instant plus que tout au monde, le sur-promu se passa la langue sur les lèvres avant de dire clairement et sans montrer aucune émotion :

-Cette cité appartient désormais à Galnéa.

Les deux Coeurs de Crocro s'arrêtèrent au même instant. La force qui les unissait et qui ne tenait plus qu'à un fil s'évanouit brutalement, et les quatre pouvoirs se séparèrent dans un déchirement, avant de n'être plus qu'un souvenir dans son corps meurtri. Il sentit sa puissance le quitter soudainement, comme une bougie que l'on souffle. Il sentit le lien inaltérable qui le liait à Ervarvàn disparaître.
Le Coeur d'Anima venait de mourir définitivement.
Ashanayr avait raison. C'était terminé.
Dans tous les sens du terme.
Son hurlement de douleur, de colère et de désespoir mêlés couvrit les rires des Druides Noirs. Il y mit jusqu'à la dernière parcelle de ses forces, toute son affection pour Ervarvàn et pour Auréole, tout le bonheur qu'il avait ressenti lorsque le monde ordinaire s'était changé en un univers d'harmonie pure. Un monde qui n'était plus pour lui, et qui ne serait jamais plus.
En écho à ce cri, un hennissement retentissant se fit entendre depuis le couloir. Avec un pincement au coeur, Crocro réalisa qu'Ervarvàn l'avait elle aussi compris. Le Druide Obscur se leva subitement et se tourna vers l'entrée de la pièce.

-Mais qu'est-ce que...

L'instant suivant, la monture du Théosage apparut au milieu des débris de la porte. Ses yeux argentés brûlaient de rage sous l'éclat du Coeur qu'elle portait encore.

-Arrêtez cette chose ! s'écria Ashanayr.

Les Druides Noirs firent aussitôt demi-tour pour projeter leurs sorts vers la jument.
Trop tard.
L'animal d'argent avait bondi, et sa corne aiguisée empala deux mages noirs. Sa queue ornée d'une hache fouetta l'air, et plusieurs têtes tombèrent, tranchées par la lame affûtée. L'un des druides tenta de l'approcher par l'arrière, mais elle lui décocha aussitôt une ruade dans la poitrine. Les deux lames qui formaient ses pattes arrière s'enfoncèrent jusqu'à la garde dans son corps, et il mourut sans un soupir.
En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, Ervarvàn avait vaincu tous ses adversaires qui se vidaient désormais de leur sang sur le parquet lustré. Crocro eut alors la pensée absurde que Décalia le tuerait certainement pour avoir osé laisser ces hommes anéantir son fief. S'il était encore en vie à son retour.
La Licorne d'Acier pivota vers Ashanayr dans un hennissement de tonnerre. Le Druide Obscur n'avait plus l'air de s'amuser le moins du monde.

-Pourquoi faut-il toujours que je fasse tout moi-même ? murmura-t-il dans un soupir d'ennui.

Il sortit un tome de sa veste noire et récita une brève incantation. Un bulle obscure fondit sur le cheval... qui disparut.
Elle avait bougé, si vite qu'il ne s'en était pas aperçu. Lancée en plein galop, Ervarvàn amorça un prodigieux demi-tour, et la hache qui lui servait de queue siffla dans l'air.
Dès qu'il entrevit le double tranchant fondre sur son cou en ignorant superbement toutes les barrières magiques qu'il avait érigées, Ashanayr comprit que le coup serait fatal, à moins qu'il n'aie recours à la magie interdite. C'était cela ou mourir. Un instant, il se dit qu'il valait peut-être mieux périr par l'acier que par l'obscurité, cette force à laquelle il avait sacrifié jusqu'à son âme et sa raison. Utiliser ce pouvoir surpuissant exigeait des sacrifices... Mais il devait absolument survivre. Roy allait bientôt avoir besoin de lui. Et pour rien au monde il ne laisserait le démon qui le conseillait accroître son emprise sur lui.
A l'instant où le contact devait avoir lieu, il s'évapora subitement, et réapparut dans la cour principale d'Auréole, où stationnait son armée victorieuse. En le voyant, ils s'inclinèrent d'un même mouvement.

-Nous rentrons à Flélam, cracha-t-il à contre-coeur. Inutile de nous attarder.
-A vos ordres, maître, souffla le commandant de ses troupes.

Tandis qu'ils se rassemblaient à la hâte, Ashanayr passa les doigts sur sa cicatrice douloureuse et les retira poisseux de sang. Cette constatation lui arracha un léger soupir de tristesse.
Oui, la magie interdite avait un prix qui ne laissait aucune échappatoire : le prix du sang. Et celui de la mort, au bout du chemin. Il avait accepté ce prix dès son enfance, lorsque Faute d'Orthographe la lui avait enseignée. Son adolescence avait été marquée par son utilisation abusive; une utilisation qu'il payait aujourd'hui. De sort en sort, il sentait la cicatrice de son visage se creuser un peu plus, et il savait que bientôt...
Il se retourna dans un claquement de cape noire et fixa une dernière fois la chapelle de pierre blanche qui brûlait lentement. En silence, il maudit ce canasson gênant qui avait osé le pousser dans ses derniers retranchements. Puis, ses malédictions s'étendirent à tous les défenseurs de l'Orthographe, qui gênaient tant ses projets. Ils menaçaient les projets de Roy. Ils devaient donc mourir. C'était aussi simple que cela. Lui seul savait...
Il secoua la tête pour chasser ses pensées gênantes, éclaboussant sa cape de quelques gouttes de son propre sang. Puis il s'empara d'un cheval au hasard, arracha les emblèmes d'Auréole de son harnachement et le lança au galop vers les grandes plaines de Lyarvas.

Dans le bureau détruit, Crocro tremblait en voyant la jument argentée s'avancer vers lui. Thanesfor n'avait-il pas dit qu'elle n'obéissait qu'au sur-élite ou sur-promu de Lyarvas ? Il ferma les yeux malgré lui. Il ne voulait pas voir ce qui allait arriver. Il sentait qu'il connaîtrait un destin similaire aux soldats de Galnéa. Ce fut avec une sorte de soulagement qu'il attendit le coup venu d'un être ami qui mettrait fin à ses jours. Il allait payer pour ses erreurs. Une juste punition.
Pourtant, la douleur ne vint pas. Intrigué, il rouvrit les yeux, et croisa le regard du cheval planté dans le sien. Il y voyait encore les brumes du Coeur d'Anima osciller dans une paisible harmonie, qui s'évanouirait bientôt.
Ervarvàn leva sa tête massive et abattit la lame de sa corne sur les liens qui retenaient l'ancien sur-promu. Stupéfait, Crocro ne réagit pas lorsqu'elle s'approcha plus près encore et posa son museau glacé sur son front. Il comprit trop tard qu'elle ne l'avait pas oublié, malgré la perte de ses pouvoirs. Lorsqu'il saisit enfin ce qu'elle envisageait de faire, il écarquilla les yeux de surprise.

-Ervarvàn... souffla-t-il alors que le froid gagnait peu à peu ses membres. Ne fais pas...

La licorne ignora ses paroles et donna libre cours à son pouvoir.
Le Coeur d'Anima qu'elle renfermait s'illumina de l'intérieur et s'insinua vers lui dans un jet de lumière. Les os de ses bras se ressoudèrent lentement, ses plaies se refermèrent les unes après les autres, la douleur disparut comme si elle n'avait jamais existé. Une douce sensation de chaleur l'enveloppa, compensant presque la tristesse d'avoir tout perdu.
Puis, la magie s'estompa comme elle était née, et, doucement, Ervarvàn s'affaissa sur le sol. Le Coeur mourait doucement en elle aussi. Seulement, Crocro savait que son existence artificielle ne pourrait perdurer sans lui. Sans hésiter, il bondit de sa chaise et s'agenouilla auprès d'elle, des larmes dans les yeux.

-Ervarvàn...

Leurs regards se croisèrent à nouveau. Il n'avait plus besoin du Coeur pour interpréter le message qui transparaissait dans son regard. "Va, et vis, mon Frère" disait-elle.

-Ervarvàn... Tu ne vas tout de même pas...

Les yeux de la licorne se fermèrent lentement, sa tête chevaline tomba vers le parquet, et elle s'immobilisa, retrouvant sa forme originelle de statue de métal ordinaire.

-ERVARVÀN !!

Crocro voulut enfouir son visage dans la crimière argentée, mais celle-ci s'était solidifiée comme le reste. Plus jamais il ne pourrait y passer ses doigts.
Il était seul.
Infiniment et terriblement seul.
Lorsqu'il n'eut plus rien à pleurer, il se releva et tira un tome de RexIce de son manteau. Ervarvàn lui avait ordonné de vivre, et il ne trahirait pas sa dernière volonté. Il fallait sauver ce qui pouvait encore l'être. Eteindre les flammes, panser les plaies d'Auréole. Comme elle l'avait fait pour les siennes...
La chaleur des flammes sécha les dernières traces de larmes sur son visage alors que la voix qu'il avait si souvent entendue en esprit revenait dans ses souvenirs pour formuler quelques paroles.

"Va, et vis, mon Frère..."

_-_-_

Loin de ce lieu, dans l'obscurité du Saint des Saints du Temple d'Ushayr, les voix des grands-prêtres, gardiens du silence, s'élevèrent.

-Le Coeur d'Anima est de retour.
-La prophétie a dit vrai.
-Les secrets émergeront du néant.
-La trahison suprême aura lieu.
-Notre Confrérie est sur sa fin.
-Nous devons accepter ce destin.
-Et sauver ce qui peut encore l'être.
-Le futur du continent dépend de nos précautions.
-Qu'en penses-tu, fille de Maldânà ?

Seule au creux d'un rayon de lumière, la jeune femme ne répondit pas. Des larmes émergèrent de ses doux yeux d'argent pur alors qu'elle murmurait pour elle-même :

-Va, et vis, mon Frère...


Dernière édition par Décalia le Mar 20 Déc - 12:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'Ere des Ombres - Chapitres   L'Ere des Ombres - Chapitres - Page 4 Icon_minitime1Lun 19 Déc - 17:03

Chapitre 20x : Leçons de destin


Partie 2 : Derniers préparatifs


Eolia, quartiers du roi.

Arcanos : *griffonne un petit mot* (Suis-je vraiment en train d'agir de la bonne manière ?) u_u"
Serviteur : Votre Majesté, l'inventeur Kangeki sollicite une audience...
Arcanos : Dites-lui de venir immédiatement.
Serviteur : Bien, Maître. *sort*
Arcanos : ...Bon, je n'ai plus vraiment le temps de me poser des questions. x_x *plie son papier et le glisse dans un paquet*
Kangeki : *entre et s'incline* Votre Majesté Arcanos ! J'ai une excellente nouvelle ! =D J'ai enfin terminé ma machine ! =D
Arcanos : Juste à temps. Cela nous sera bien utile durant le voyage. =)
Kangeki : *sort une liasse de parchemins de sa sacoche* Je suis venu déposer tous les brevets nécessaires à mes dernières améliorations ! Accepteriez-vous de les transférer aux archives au plus vite ?
Arcanos : Mais bien entendu. Je demanderai à Ondorus de s'en charger avant notre départ. Je compte sur vous pour être au rendez-vous.
Kangeki : *o* Merci infiniment, Votre Majesté ! Merci, merci, merci !! *pose les parchemins en vrac et s'en va en courant*
Arcanos : u_u Il a trop d'énergie pour moi... Serviteur !
Serviteur : *accourt* Oui, Votre Majesté !
Arcanos : *tend le paquet au serviteur* Pourriez-vous... hum... glisser ceci au fond du sac du Premier Conseiller Near Fala ?
Serviteur : Heu... ê_e A vos ordres...
Arcanos : Attention, c'est capital, faites en sorte qu'il ne le trouve pas avant son départ pour Sparta.
Serviteur : Si je puis me permettre, Votre Majesté, qu'est-ce ? o_o
Arcanos : (>< Vite, trouver un truc ! Vite !) C'est... un présent pour son anniversaire, mais je voudrais éviter de le lui remettre en main propre... Vous comprenez, les accusations de favoritisme...
Serviteur : Oh, je vois. ^^ Veuillez pardonner ma curiosité, Votre Majesté.
Arcanos : Il n'y a pas de mal ^^ (Ouf, heureusement qu'il ne sait pas que son anniversaire est dans trois mois...)

_-_-_

Geese : Alors c'est vrai ? =D
Décalia : x_x" Mais oui !
Aetheria : Vrai de vrai ? *o*
Décalia : Puisque je te le dis !!
Aetheria : Génial ! *_* On rentre à la maison !
Geese : Je vais pouvoir recruter de nouvelles armées ! ^^
Décalia : Non, Geese. Vous êtes le général de notre cité. Votre mission sera donc de rester sur le front pour coordonner la défense d'Hokiseki.
Geese : x_x Je me faisais une si grande joie...
Aetheria : Dis, je peux rester aussi ? Dis oui, dis oui !
Décalia : Non, j'aurai besoin de toi au cours des combats à Tashar.
Aetheria : x_x Tu as de la chance d'être une sur-promue, sinon je t'aurais éclaté la tête !
Décalia : Je sais, je sais =D
Aetheria : Geese ! J'ai besoin de me venger sur quelqu'un ! è_é
Geese : "Oo Non, non, non !

*SBAM*

Lilian : Tu ne crois pas qu'ils devraient finir ensemble, ces deux-là ? n_n'
Décalia : Mais Aetheria est avec Aurön !
Lilian : On peut toujours espérer ^^
Décalia : x_x (Vivement qu'ils me laissent un peu tranquille...)

_-_-_

Fumika : Messire, Sa Majesté Zelphiar nous a annoncé que les Templiers Noirs avaient été placés sous votre commandement. J'attends vos ordres.
Lâar : Bien entendu. Je vais donc vous communiquer vos prochaines instructions.
Lâar ! Qu'est-ce que tu fiches ? Laisse-moi reprendre les choses en main !
Lâar : (Je n'ai pas eu le temps de mettre ce plan au point avec toi. Fais-moi confiance, je te prie !) Vous et vos Templiers Noirs devez vous rendre en Amira. Near a l'intention de détruire le Temple d'Ushayr.
Fumika : QUOI ?! Oo
Lâar : En réalité, il souhaite s'approprier un document d'une grande importance. En aucun cas il ne doit le récupérer. Votre Ordre représente le renouveau des Templiers; vous n'aurez donc aucun mal à gagner la confiance des prêtres. Malheureusement, Near en est capable également. C'est pourquoi il n'y a qu'un seul moyen de l'arrêter.
Fumika : Lequel, messire ? Je suis prête à tout, et ma compagnie aussi !
Lâar : ...Vous comprenez, bien sûr, qu'il nous faudra recourir à des extrémités dramatiques ?
Fumika : Les Templiers Noirs ont renoncé à tout scrupule pour venger le Temple. Ordonnez, nous obéirons.
C'est ça, Lâar, je vois ce que tu veux faire. Tu es génial !
Lâar : ...Near... nous oblige à gagner la confiance des prêtres... Avant de nous retourner contre eux.
Fumika : Oo
Lâar : Ces prêtres sont les seuls à connaître l'emplacement du document qu'il recherche. S'il accède à ces informations, il deviendra le Maître du monde. Nous ne pouvons sauver les prêtres, mais nous pouvons préserver tous les êtres vivants. Cela me répugne d'avoir à recourir à de telles extrémités, mais nous n'avons pas le choix. Nous devons être plus intransigeants que lui.
Fumika : ...Je... Bien. Dorûgan !
Dorûgan : *se met au garde-à-vous* Mon commandant !
Fumika : Préparez nos troupes, lieutenant. Nous partons dans deux heures. Pour le Temple !
Dorûgan : Pour le Temple ! *sort*
Lâar : Autre chose. Auriez-vous dans vos rangs une Templière maîtrisant la magie de la glace à la perfection ?
Fumika : Fruya est la meilleure dans ce domaine. Dois-je vous l'envoyer ?
Lâar : Bien entendu. J'ai une mission particulière à lui confier.
Fumika : A vos ordres ! *s'en va*
Lâar : Tout se passe comme prévu... >=D
Ton coup du Temple était parfait. Mais qu'est-ce que tu vas faire avec cette femme ? Tu as un plan ?
Lâar : Je vais en faire la meilleure arme de guerre de tous les temps =)
Magnifique... Allez, rends-moi ma place, maintenant, j'ai à faire, moi aussi.

_-_-_

Sainte Orthographe : Ryû, j'ai peur... é_è
Ryû : Encore un sentiment que tu ne devrais pas avoir...
Sainte Orthographe : Je ne veux pas redevenir mortelle ! Je ne veux pas que tu meures un jour ! Nous devons trouver quelque chose !
Ryû : J'ai entendu parler d'un don accordé uniquement au roi des dieux, permettant de faire de certains mortels des dieux. Nous pourrions tenter d'en savoir plus.
Sainte Orthographe : Targalok est méfiant. Il doit veiller sur ce secret, surtout s'il a un quelconque rapport avec notre transformation.
Ryû : C'est bien possible. Lâar semble retrouver une partie de ses pouvoirs. Nous devons agir vite, avant qu'il ne rappelle Nadia.
Sainte Orthographe : Oo Mince, je l'avais oubliée ! C'est une catastrophe !
Ryû : Nous n'en sommes pas encore là. Commençons nos investigations.

_-_-_

Setsuna : Bon, vous avez tous votre texte ? =)
Homasa : Mais... Mais... ASCA ! è_é
Asca : J'ai pensé qu'une campagne de recrutement de ce genre pouvait...
Akiro : Moi j'aime bien chanter, ça ne me gêne pas ! ^^
Homasa : Mais vous vous rendez compte ! Je refuse de chanter ça ! u_u"
Setsuna : Hé, j'ai écrit cette chanson exprès ! Fais-moi au moins le plaisir de chanter ta partie, quoi ! Fais-le pour Asca !
Akiro : Oh oui Homy, chante avec nous ! =)
Homasa : ù_u Mais on va avoir l'air ridicules...
Setsuna : Allez, je m'occupe de la musique ! C'est parti !!

Asca : On nous avait dit "Vous êtes crevés"...
Akiro : On est encore là mille ans après ! ^^
Asca, Homasa et Akiro : Ici les Cavaliers
Oh ouh oh rejoins notre armée


Homasa : *se tourne vers Setsuna* Les saltimbanques c'est démodé
Oublie le chant et prends une épée !
=p
Setsuna : Non mais oh quel goujat ! è_é
Asca, Homasa et Akiro : Ici les Cavaliers
Oh ouh oh rejoins notre armée


Asca : Faut-il se battre pour la justice
Ou bien subir tous leurs maléfices ?

Setsuna : Ouais, super, encore ! ^^
Asca, Homasa et Akiro : Ici les Cavaliers
Oh ouh oh rejoins notre armée


Akiro : Chaque année plus de conflits réglés
Mais chaque année plus encore déclarés !

Asca, Homasa et Akiro : Ici les Cavaliers
Oh ouh oh rejoins notre armée


Homasa : Chanter, chanter, même à en pleurer...
Setsuna : Mais non ! Tu es parti trop tôt ! J'avais dit qu'on mettrait une pause un peu plus longue !
Homasa : Oups, pardon u_u (N'empêche que ces paroles c'est n'importe quoi...)
Asca, Homasa et Akiro : Chanter, chanter, même à en pleurer...
Setsuna : Pour vous inciter à vous mobiliser !
Asca, Homasa et Akiro : Ici les Cavaliers
Oh ouh oh rejoins notre armée


Homasa : Parfois j'me demande à quoi ça sert... (Parce que vraiment, cette chanson est ridicule ! u_u")
Setsuna : Espèce d'enfoiré,
Chante, pour tes frères !

Asca, Homasa et Akiro : Ici les Cavaliers
Oh ouh oh rejoins notre armée


Asca : Mais si tu trouves un jour la solution... (pour nous défaire de ce chanteur qui nous force à chanter...)
Asca et Akiro : On fêtera tous notre dissolution !
Setsuna : Ah non, vous faites un groupe formidable ! ^^
Asca, Homasa et Akiro : Ici les Cavaliers
Oh ouh oh rejoins notre ar...

Setsuna : Rejoins notre armée !! =D
Homasa : u_u" (Mais de quoi il se mêle à chanter avec nous ?!)

Asca : On nous avait dit "Vous êtes crevés"...
Akiro : On est encore là mille ans après ! ^^
Asca, Homasa et Akiro : Ici les Cavaliers
Oh ouh oh rejoins notre ar...

Setsuna : Rejoins notre armée ! Yeah ! =D
Homasa : Mais arrête de nous couper à chaque fois ! ><"
Asca, Homasa et Akiro : Ici les Cavaliers
Oh ouh oh rejoins notre armée !
Ici les Cavaliers
Oh ouh oh rejoins notre ar...

Setsuna : Rejoins notre armée...! Bah voilà, vous voyez que vous pouvez le faire !
Homasa : Ouais, super... u_u
Asca : C'est vrai que... C'était un désastre u_u
Akiro : Moi j'ai adoré chanter ! =D
Homasa : Oui, mais un truc pareil... u_u
Setsuna : Avec moi à la musique, on ferait un super quatuor ! C'est bien connu, les quatuors, ce sont les groupes qui marchent le mieux !
Asca : Oui, enfin, ça dépend de qui le compose... u_u"
Setsuna : Je nous ai même trouvé un nom...
Homasa : Je ne veux même pas le savoir ! è_é
Asca : Moi non plus ! è_é
Akiro : Si mes frères ne veulent pas chanter, alors je ne chanterai pas non plus ! è_é
Setsuna : o_o Mais... Mais attendez, revenez ! Je voulais juste...

*SBAF* *SBAF* *SBAF*

Setsuna : X_X
Homasa : *se frotte les mains* Une bonne chose de faite ^^
Asca : Mais... Tu n'as pas été un peu loin en utilisant le fourreau en dragon de la Seldan'àh ?
Homasa : Du moment qu'il ne nous oblige plus à chanter, peu importe ! ^^
Akiro : Quand même, l'idée d'un hymne, ce n'était pas mauvais ^^ On chantera encore ?
Asca : Si tu veux ^^
Homasa : Oh non, pitié x_x

FIN DU CHAPITRE 20X

Et voici maintenant ce que vous attendez tous...

Aetheria (la vraie) : Le vote ! ^^
Lilian (la vraie) : Enfin ! Je commençais à m'impatienter ! u_u

u_u"
Donc, il faut choisir ! Cette fois, ce sera un choix personnel, qui influera plus ou moins sur votre destin et celui du monde...

Lilian (la vraie) : Chouette ! =D On va pouvoir réduire le monde en bouillie ! Ce sera drôle ! Hi hi hi !

*SBAM*

Aetheria (la vraie) : Toi, tu ressembles de plus en plus à ton personnage. Il faut te faire soigner >=D
Lilian (la vraie) : X_X

Je disais donc...
Vous n'avez pas tous le droit de faire votre choix.

Lilian (la vraie) : Ah bon ? é_è

Oui. Voici la liste de ceux pour lesquels le choix est interdit, avec leur destination.

-> USHAYR <- (Pour ceux qui veulent affronter un chemin plus périlleux qu'il n'y paraît)
Near, Ondorus, Ewok, Asca, Kangeki, Lysandre, Lilian, Kilkoopa, Ellana, Trunkfutur.
Personnages secondaires : Shadowind, Alya, Félix le chat.

-> TASHAR <- (Pour ceux qui recherchent les batailles d'envergure)
Décalia, Arcanos, HectoRammstein, Nessiah, Homasa, Akiro, Setsuna, Aetheria, Crocro, Shaikan, Kirua
Personnages secondaires : Aurön, Tharyune, Gaétan, Azalia, Ehrymël.

Odiséus reprendra ses incursions discrètes et solitaires en territoire ennemi.

Aetheria (la vraie) : Super, je suis avec Setsuna ! ^o^
Lilian (la vraie) : Je n'aurais pas voulu être à ta place x_x"

Je tiens à dire que les personnages qui apparaîtront bientôt peuvent choisir le lieu de cette apparition. Je pense notamment à Solum. D'autres (Nadia, Lunaro ou Luciole) n'auront pas ce choix, car les besoins de la fiction exigent leur présence à des endroits précis.
N'oubliez pas de m'envoyer des fiches de personnage si cela vous intéresse. J'ai toujours besoin de personnages, en particulier de méchants >=D
Vous pouvez me donner votre décision jusqu'à la rentrée de janvier. Ce délai passé, je déciderai moi-même du lieu où vous vous trouverez.

Ne manquez donc pas le chapitre 21 : Double Mission, à paraître début janvier ! =D Bonnes vacances à tous !
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MessageSujet: Re: L'Ere des Ombres - Chapitres   L'Ere des Ombres - Chapitres - Page 4 Icon_minitime1Sam 27 Avr - 17:56

Chapitre 21  : Double mission

Partie 1  : Chandelle éteinte


Erdecomba, la Pacifique. Porte Nord. Trois heures du matin.

Aetheria  : Raaaaaaaaaah  ! è_é Ils sont déjà en retard  ! À ce rythme-là, 'faudra pas s'étonner si on meurt tous de vieillesse avant même d'en voir les portes  !
Kirua  : *note*
Setsuna  : *sort sa guitare* C'est vrai que je suiiiiis un homme pressé, un homme pressé-é, un homme press-

*SBAF*

Hecto : Tais-toi, il y a des gens qui dorment !
Félix : Et des chats aussi ! è_é Faut pas oublier les chats !
Lilian : On t'a pas sonné ! è_é

*SBAF*

Félix : Miaaaaaa-ou... x_x
Nessiah : ...C'est calme.
Arcanos : *impatient* Si la milice nous repère, nous ne partirons jamais...
Décalia : ...
Shadowind : ...
Décalia : *toussotte* Hum... Shadowind... Je voulais juste te dire que...
Shadowind : Ma Dame, je pensais chacun des mots que j'ai pu vous dire. Je veux seulement que vous sachiez que même si mes espoirs ont été réduits à néant, je ne m'opposerai ni à votre décision, ni à votre bonheur. *s'éloigne*
Décalia : O_O Mais... Mais, mais... (Il a recommencé à me vouvoyer... Serait-ce pour recréer un fossé entre nous ? Bon sang, mon ami...)
Ondorus : *arrive en courant, les bras chargés de parchemins* Me voilà ! Ne partez pas sans moiiiii ! é_è
Aetheria : u_u" Bah enfin ! On peut y aller maintenant ?
Lysandre : Non, il nous manque Kangeki.
Aetheria : *soupire* On est obligés de l'attendre ? Il ne fait pas partie de notre groupe, pourtant...
Arcanos : ...C'en est trop...
Aetheria : Hein ? o_o
Arcanos : *prend une grande inspiration* KANGEKI ! >=( Je t'ai déjà DIT et REPETE qu'elle est au POINT !
Surodon : *sursaute, renverse deux parchemins, se baisse pour les ramasser et fait tomber le reste* ><
Kangeki : *depuis l'arrière d'un bâtiment* Votre Majesté, je vous les apporte tout de suite ! Permettez-moi seulement d'apporter une dernière... nnngh... petite... modification...

On entend un grand bruit métallique.

Near : Oo"
Kangeki : *sort de l'ombre, couvert de cambouis* Voilà, c'est enfin terminé ! =D J'ai achevé l'oeuvre la plus incroyable et révolutionnaire du siècle ! Peut-être même de tous les temps !!
Aetheria : Ah. Ouais. Sympa. On peut partir maintenant ? ù_u"
Kangeki : *amène deux charettes tirées par des chevaux, recouvertes de bâches* Mes amis, en exclusivité mondiale, laissez-moi vous présenter avec fierté et honneur le KangekiPhone et sa KangekiBox intégrée ! *o*

Kangeki retire une bâche, laissant voir un appareil téléphonique à cadran au milieu d'un amas de métal.

Décalia : Oo Mais qu'est-ce donc que cette chose ?!
Kangeki : C'est l'aube du renouveau en matière de technologie ! Il est basé sur l'utilisation magique faite entre autres par les Miroirs du Chaos. Il nous permettra de communiquer à distance, et même de nous laisser des messages vocaux grâce à la capacité de stockage de la KangekiBox ! =D
Near : Voilà qui sera bien pratique.
Arcanos : Et qu'y as-tu ajouté exactement, là ? Je ne vois aucune différence par rapport à hier... u_u
Aetheria : On perd du temps... u_u
Kangeki : Regardez, et admirez le génie ! =D

Il appuie sur un bouton à côté du cadran, et l'autre appareil se met à sonner façon sirène.

Félix : *se réveille en sursaut* è_é
Hecto : KANGEKI ! Il y a des gens qui dorment !
Félix : Et des chats aussi ! è_é
Lilian : Mais tu vas la fermer, toi ?! è_é *enfonce la tête de Félix dans son sac*
Félix : x_x Miaoumhhmhhhhhh !!
Lilian : C'est ça, tais-toi, ça nous fait des vacances.
Kangeki : Dès qu'on voudra communiquer, il suffira d'appuyer sur ce bouton ! Reconnaissez que c'est ingénieux ! =D
Aetheria : S'il y en a un, UN SEUL, qui pense à l'utiliser comme réveil-matin... Je l'étripe. *regarde Lilian en coin*
Hecto : Et la distance, alors ? Tu penses que ça fonctionnera, même quand on sera à l'autre bout du continent ?
Kangeki : Pas la distance, les forêts... x_x
Near : Comment ça les forêts ? O_O
Kangeki : Les esprits des bois font des interférences... Ma machine chérie a du mal à fonctionner dans ce cas-là... ='( Et puis, le froid, vous savez, c'est pas bon non plus...
Aetheria : Encore un truc SUPER UTILE. u_u On y va maintenant ?!
Arcanos : Bien. J'imagine que tu voudras en garder une toi-même. Quant à celle de notre groupe... Hecto, je t'en nomme responsable.
Ewok : En espérant qu'il résiste à l'eau... =p
Hecto : Mais pourquoi moi ?! o_o
Arcanos : Ne discute pas. Hop hop hop.
Hecto : ...Très bien, Votre Majesté... *regarde à l'intérieur de la charette* Bon, je vois le KangekiPhone, mais où est la Box dans tout ce fatras ?
Kangeki : Ne traite pas ma jolie machine de fatras ! è_é
Hecto : Non, ne me dis pas que... ta machine, c'est... tout ça ? Oo
Kangeki : Si, pourquoi ?
Hecto : X_X
Aetheria : *monte sur son cheval* BON, alors cette fois, on peut y aller ?! è_é
Décalia : Je l'espère, moi aussi. Je n'aime pas l'idée de laisser Dracau, Crocro et Aelar seuls dans ces circonstances...
Aetheria : Moi non plus. Qui sait quelles bêtises ils ont pu faire ! On risque de retrouver Auréole entièrement repeinte en gris sale !!
Décalia : Oo Ah non, pitié, pas en gris sale ! Vite ! Tous à Auréole !!
Lilian : Ah, enfin ça bouge.
Arcanos : Bon voyage, et que la chance soit avec vous !
Near : Merci, Votre Majesté, mais vous en aurez plus besoin que nous !
Shadowind : ...
Kangeki : N'oubliez pas d'appeler de temps en temps ! =D
Hecto : O_O Hé, attendez-moi... Bon sang, ce truc est trop lourd, un cheval seul ne peut pas... Ho, j'ai dit ATTENDEZ-MOI ! X_X

_-_-_

Pendant ce temps, dans la Citadelle, justement...

...Crocro serra entre ses mains, couvertes de terre et de sang séché, la gerbe de fleurs qu'il avait mis une bonne heure à trouver. Ce n'étaient que des pâquerettes et des pissenlits, rien d'exceptionnel, mais il ne pouvait pas faire mieux : il n'avait trouvé que cela au milieu des jardins balafrés par le passage des Galnéans. Dans un silence respectueux, il posa délicatement les fleurs, une à une, sur les tombes fraîchement tassées. De la terre uniquement, là aussi. Seul, il ne pouvait pas faire plus qu'une simple croix de bois affichant un nom à l'encre déjà à demi effacée.
S'arrêtant devant une certaine tombe, il caressa du doigt la dernière fleur, qu'il avait choisie en particulier. La seule violette qu'il avait pu trouver. En douceur, il la déposa sur la tombe, plus large que les autres. Sur la croix sommaire, l'on pouvait lire le nom d'Ervarvàn. De légères larmes se glissèrent dans le coin de ses yeux, mais il se contint. Il avait déjà tant pleuré sur ces nombreuses pertes que son apparence physique en avait pris un coup.
De ses yeux rougis, soulignés par de grandes cernes, Crocro observa chaque sépulture, le coeur serré. Depuis l'attaque, son visage aux traits tirés gardait la marque du passage de l'ennemi. Il semblait aussi ravagé, intérieurement comme extérieurement, que la cité elle-même. Et comme elle, il avait employé son temps à pleurer les morts et à se négliger soi-même. Il n'avait rien mangé depuis la tragédie, trouvant seulement dans sa peine et son sentiment de culpabilité grandissant la force de rendre les derniers hommages à ses compagnons tombés au combat.
Sans réfléchir, Crocro avait enterré les morts d'Auréole dans l'ombre des derniers murs intacts, ceux de la chapelle. Cette décision spontanée se révélait soudain bien choisie : dans la lueur des vitrails, chaque tombe semblait luire d'une couleur différente. Ce fait lui fit soudain prendre conscience de la présence de tant d'individus chers à son coeur sous la terre tassée, et ses remords n'en furent que plus grands.
Il s'agenouilla devant le champ de croix, mains jointes, dans une prière silencieuse. Désormais, il ne pensait qu'à une chose : le salut de ces combattants, ces mages, ces moines, tous dédiés à la cause de l'Orthographe et aux valeurs de sa déesse. Une déesse qui, il l'espérait, ne les avait pas abandonnés. Un doute ténu s'insinua dans ses pensées. Comment Sainte Orthographe, la bonté incarnée, avait-elle pu abandonner sa cité à une telle horreur ? Comment pouvait-elle laisser tous ces décès impunis ? Une nouvelle soif, celle de la vengeance, le gagna tout entier. Il se jura à lui-même de retrouver le Druide Obscur, et de lui faire payer ses actes. Par le sang, de préférence...
A peine avait-il songé à cette éventualité qu'une intense lumière éclata dans la chapelle, rendant le vitrail plus lumineux que le soleil lui-même. Crocro sursauta, surpris. Il ne voyait qu'une possibilité à cela : Galnéa savait qu'il était vivant, ils voulaient finir le travail, ils lançaient des sorts pour le repérer, et il n'avait ni la puissance ni l'énergie pour se mesurer ne serait-ce qu'à une escouade... Son regard devenu fou se posa sur toutes les directions alentour en quête d'une information, d'une idée, d'un lieu où se cacher en attendant la fin de la tempête...
Lorsqu'une silhouette émergea du bâtiment, il voulut courir en sens inverse, mais un infime sentiment le retint. Et ce ne fut que lorsqu'elle se fut avancée de plusieurs mètres qu'il la reconnut. Ce n'était pas une attaque de Galnéa... Mais tout simplement Sainte Orthographe. Il baissa les yeux, gagné par la honte. Lui qui parlait de vengeance, comment pouvait-il reculer à la simple idée d'une bataille ? Il savait qu'il n'aurait plus jamais la capacité de vaincre le Druide Obscur lui-même. Le destin de son pire ennemi ne lui appartenait plus. Etait-ce une raison suffisante pour se comporter comme un lâche ? Il en doutait sérieusement...
Mais la déesse s'était rapprochée, et il eut le réflexe de s'incliner un temps trop tard.

-Votre Sainteté, dit-il d'une voix tremblante et rocailleuse. Que me vaut l'honneur... de votre visite ?
-J'ai entendu tes peines et tes doutes, mon enfant... souffla-t-elle avec une incroyable douceur.

Lorsqu'il osa relever les yeux, il eut la surprise de trouver des larmes sur le visage de Sainte Orthographe. Soulignés par des traits presque aussi tirés que les siens, ses yeux d'azur luisaient de pleurs à peine passés. L'évidence frappa Crocro tel une lance en plein coeur. Evidemment qu'elle partageait son sentiment ! Evidemment qu'elle n'aurait pas abandonné sa cité si elle en avait eu le pouvoir ! Il sentait en elle un trouble profond, du même ordre que le sien : celui de l'être qui souhaite de toutes ses forces, mais qui ne peut rien. Il eut soudain l'impression que, comme Ervarvàn en son temps, la déesse elle-même pouvait le comprendre parfaitement, sans besoin de mots. Tout simplement parce qu'ils ressentaient la même chose. Il se mordit la lèvre avec gêne, honteux d'avoir douté d'elle en oubliant la confiance qu'il lui avait juré.

-Crocro... balbutia-t-elle. Je suis... Je suis...

A la grande surprise de l'ancien sur-promu, elle se jeta dans ses bras et fondit en larmes; elle avait beau mesurer quinze centimètres de plus que lui, être sa déesse et lui donner le sentiment d'être un enfant comparé à elle... à cet instant, elle n'était qu'une femme comme les autres, désespérée, pleurant toutes les larmes de son corps dans ses bras.

-Je suis désolée ! s'écria-t-elle sans cesser de pleurer.

Sans qu'il ne l'ait prévu, ses larmes revinrent elles aussi, ne demandant qu'à sortir à leur tour. Il serra la déesse contre lui, sans aucun remords. Peu lui importait qui elle était à présent. Seule comptait leur peine, identique et tout aussi profonde, qui les réunissait. Ils pleurèrent longtemps dans les bras l'un de l'autre, trouvant dans ce partage un semblant de réconfort. Ce ne fut que lorsque leurs larmes se tarirent enfin qu'il trouva les mots qu'il cherchait.

-Déesse, murmura-t-il, vous n'avez pas à vous en vouloir. Je suis le seul à blâmer pour ce désastre... Je n'ai rien fait, alors que j'aurai pu... Je suis le seul responsable de cette tragédie.

Elle se détacha de ses bras et l'observa avec compassion.

-Ce n'est en rien de ta faute, répondit-elle en s'insurgeant presque. Je savais qu'Auréole serait détruite un jour, et que ce n'était plus qu'une question de temps. J'espérais que cela aurait lieu au cours d'une glorieuse bataille, dont l'issue serait en notre faveur... Quelle idiote j'ai été de ne pas y porter plus d'attention !
-Votre Sainteté ! protesta-t-il, plus surpris par la teneur des propos que par le ton lui-même. Ne parlez pas ainsi de vous, enfin ! Vous êtes notre déesse ! Nous croyons en vous, nous avons confiance en vous. Si vous me dites que la cité devait être détruite, je peux le comprendre. Si vous me dites que vos propres problèmes divins vous ont détournés de nous, je peux le comprendre. Ce qui est fait est fait... Et avant tout, je crois en vous. Je veux croire que vous veillez en permanence sur nous, que vous défendez notre intérêt, que vous luttez pour notre plus grand bien. Ce n'est pas contre vous que ma colère se dirigera, Votre Sainteté, jamais ! Ceux qui doivent payer sont ceux qui ont tué tant des nôtres... C'est contre eux que je dirigerai ma vengeance. Mais ne me demandez pas de vous en vouloir.

Elle secoua lentement la tête d'un air attristé, comme si elle refusait de croire à ses paroles.

-C'est de ma faute ! poursuivit-il dans un cri déchirant. Vous le savez sans doute... J'étais le Théosage ! J'étais un sur-promu ! Je pouvais tenir tête au Druide Obscur, je le sais, je le sentais. J'aurais dû songer à protéger la cité, et au lieu de cela, j'ai fait le petit chef comme un idiot ! Si j'avais cru Aelar, si je ne m'étais pas englué dans ma fierté mal placée, j'aurais pu mobiliser tout le monde, organiser la défense, tenir tête à l'adversaire... au lieu de le laisser détruire tout ce qui nous était cher et arracher la vie de tant de nos membres !

Avant que la déesse ait pu faire quoi que ce soit, il frappa d'un coup de poing dans le mur le plus proche. Un craquement sinistre retentit, et lorsque son bras retomba, elle put voir clairement ses jointures égratignées jusqu'au sang. Le regard du jeune homme oscillait désormais entre une tristesse sans bornes et une colère tout aussi grande.

-J'avais le Coeur d'Anima. J'avais Ervarvàn. Et maintenant, je suis incapable de sentir le premier, et la deuxième est morte pour que je vive ! Je suis le responsable de cette tragédie, et par la pire des coïncidences, couplée au sadisme de mon ennemi, me voilà seul survivant, la conscience lourde de tous ces crimes que j'ai l'impression d'avoir moi-même commis !

Il s'arrêta brusquement dans sa tirade, et ses yeux s'écarquillèrent, comme s'il venait de réaliser quelque chose de bien pire encore.

-Mais en laissant Auréole tomber, je n'ai pas fait qu'abandonner ses habitants. J'ai également trahi la confiance d'un homme, celle de tout un pays, qui m'avait confié l'héritage de sa puissance remise par les dieux ! Ils n'ont plus de sur-promu, plus rien pour les protéger d'un carnage pareil. Lyarvas est sans défense, et la fuite de l'ancien Théosage signifiait sans aucun doute que la situation du pays était déjà délicate ! Un sur-promu ne quitte pas sa terre sans une excellente raison... Et maintenant... Maintenant, j'ai ruiné ces espoirs qu'on m'avait remis avec confiance, j'ai laissé tout un royaume à la merci de Galnéa...

Il se passa une main sur le visage, décomposé, et osa enfin relever les yeux vers Sainte Orthographe, statufiée devant son serviteur.

-Vous me passerez ces expressions peu respectueuses, Votre Sainteté... Mais, par vous, et par le Coeur d'Anima ! J'en viendrais presque à être soulagé qu'Ervarvàn ne soit pas là pour me voir dans cet état d'inaction forcée... Je ne pense pas qu'elle m'aurait critiqué, elle a toujours été si... compréhensive... Et puis, je me critique bien assez moi-même... J'espère seulement qu'elle repose en paix, à présent.
-Dans un certain sens, répondit la déesse avec une touche de malice dans le regard, c'est exact... Elle est à peu près en paix, elle se repose sans doute, et j'imagine qu'elle pense beaucoup à toi, mon enfant.

Il cligna plusieurs fois des yeux, pas certain de comprendre le sens complet de ses paroles, mais le léger sourire de Sainte Orthographe le mit sur une voie qu'il n'aurait jamais espérée revoir.

-Attendez... J'ai peur de mal comprendre... Vous voulez dire qu'elle est... Qu'elle n'est pas...
-Pas pour l'instant, en effet, confirma-t-elle d'une voix paisible. Ce n'est pas un éclat de l'âme d'une déesse, fut-elle aussi affaiblie que Maldâna, qui connaîtra si simplement la mort.

(A cet instant, à des kilomètres de là, Akiro s'évanouit. NDLA)

Pendant un instant qui lui parut une éternité, le visage de Crocro resta figé dans son expression de stupeur. Puis, doucement, ses yeux s'emplirent d'étincelles, un sourire incrédule vint étirer ses lèvres; et, sans réfléchir, il se jeta dans les bras de la déesse, riant et pleurant à la fois. Apprendre cela revenait à lui faire penser qu'il restait un espoir pour lui, que peut-être il n'était pas perdu, que ses crimes pouvaient lui être pardonnés...

-Elle est en vie ! ELLE EST VIVANTE ! Grands saints, c'est un MIRACLE !
-C'est seulement dans l'ordre des choses, répondit la déesse de son ton habituel.
-Peu m'importe comment, c'est tout ce qui compte ! Elle est encore en vie, et... Votre Sainteté, demanda-t-il en s'éloignant, vous pensez que je la reverrai un jour ?
-Evidemment. Vous êtes trop liés pour ne pas repartir à la recherche l'un de l'autre... Et tu serais surpris d'apprendre que le Coeur d'Anima n'est pas si perdu que cela.
-Attendez... Comment ça ?
-Te souviens-tu de la sensation que tu as éprouvé le jour de ta sur-promotion ?

Il hocha la tête avec ferveur.

-Comment l'oublier ? Cette impression que toutes les forces, toutes les magies en moi, se rassemblaient au niveau de mon coeur pour n'en faire plus qu'une... Bien sûr que je me souviens !
-...Et si je t'apprenais que cela, tu peux le faire de toi-même, sans l'assistance d'un sceau ?

Cette fois-ci, Crocro commença sérieusement à se demander s'il n'avait pas rêvé toute cette conversation.

-Votre Sainteté, vous me faites marcher, là, non ?

Son expression se pinça légèrement au vu de la manière dont il s'adressait à elle, mais elle ne put que comprendre, et poursuivit donc.

-Absolument pas, mon enfant. Certains mages parmi les plus grands ont compris la véritable nature des forces, leur unicité naturelle. Instinctivement, les forces se rapprochent en eux, pas suffisamment toutefois pour se réunir en un Coeur. Ils ne connaissent pas la sensation que cela produit, ils sont incapables de l'envisager. Dans ton cas, l'unification forcée t'a fait connaître tout ceci. Tu as senti les forces, même brièvement, et tu pourras le refaire avec de la concentration. Avec des années de travail, tu seras capable de le retrouver.

Il resta songeur un instant, puis acquiesça vigoureusement.

-Je vois. Cela me paraissait si facile avant que je pensais que c'était impossible d'y revenir. Mais je comprends mieux maintenant pourquoi certains disent que le pouvoir des sur-promus est contre-nature... C'était trop simple. Si je veux retrouver cette capacité merveilleuse, je vais devoir travailler pour... Quoi de mieux pour que j'aie enfin le sentiment de la mériter ?
-Voilà que tu adoptes la bonne attitude. Je suis fière de toi, mon enfant.

Avec cette phrase, ce fut un vent de sérénité pure qui enveloppa le jeune homme. Il ferma les yeux et poussa son premier soupir serein depuis la tragédie. La déesse avait peu parlé, mais chacun de ses mots, et son écoute avant tout, avait contribué à l'apaiser et à lui ouvrir l'horizon des possibles. Sa vie ne s'arrêtait pas dans les ruines d'Auréole. Pour la première fois depuis trop longtemps, il était capable de penser à l'avenir sous un jour rempli d'espoir.
A la lisière des larmes, une fois de plus, il leva les yeux vers la déesse pour la remercier à la hauteur des espérances qu'elle lui offrait. Mais avant que le moindre mot ait pu franchir ses lèvres, il fut réduit au silence par le regard fuyant de Sainte Orthographe. Une expression étrangement inquiète agitait son visage, d'une couleur d'albâtre plus pâle encore qu'à l'ordinaire...
Sans plus lui prêter attention, elle tourna ses paumes vers le sol. Son front se rida un moment sous la concentration intense qui l'agitait. Elle resta ainsi, les yeux clos, durant d'interminables secondes. Lorsqu'elle les rouvrit, il s'y reflétait une terreur sans nom. Celle d'un animal traqué...

-Impossible... murmura-t-elle pour elle-même. Ils n'ont pas pu...
-Votre Sainteté, demanda-t-il d'une voix hésitante, que... Que se passe-t-il ?

Lorsqu'il la vit vaciller, il se jeta en avant sans réfléchir pour la soutenir. Délicatement, pour ne pas froisser sa fierté, il lui prit la main et étudia ses traits. En effet, elle avait pâli, bien plus qu'il n'y semblait au premier abord... Elle lui sembla avoir vieilli d'une dizaine d'années en l'espace de quelques minutes.

-Ils l'ont découvert... balbutia-t-elle d'une voix sèche, qui ne lui ressemblait pas. Ryû avait raison...
-Quoi donc ? Votre Sainteté, bon sang, que vous arrive-t-il ? Vous allez bien ?

Elle releva légèrement la tête, lui laissant voir ses iris bleus, bien moins clairs qu'à l'ordinaire.

-Non, Crocro... Ça ne va pas... du tout...

Lorsque ses yeux se perdirent vers le ciel, le stratège comprit immédiatement que la situation lui échappait. Et il n'eut que le temps de tendre les bras pour empêcher le corps sans force de la déesse évanouie de chuter sur la tombe d'Ervarvàn.
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